Comment es-tu arrivé dans le produit ?
Edouard
Je m’appelle Edouard, je suis PM chez Choose sur le marché US.
J’ai commencé chez NUMA, j’ai bossé avec des coach produit de Ground (anciennement Xpedition, ceux qui ont lancé le slack Xpedition guilds qui est devenu aujourd’hui FrenchProduit, je faisais partie des premiers membres, je n’en suis pas peu fier 😛).
On a monté une formation d’initiation au Lean Startup et c’est là que j’ai entendu parlé pour la première fois des métiers du Product, et tel un monsieur Jourdain des internets, je me suis rendu compte que j’en faisais (à l’époque qu’un tout petit peu) sans le savoir.
Je me suis beaucoup documenté sur le sujet et notamment sur l’agilité, en partie parce qu’on me demandait de mettre en place des formations à l’agilité. J’ai ensuite fait la formation full-stack du Wagon avec en tête de continuer en tant que PM.
Ça m’a aidé à mieux appréhender l’agilité, à mieux comprendre une stack technique et à ressentir la souffrance d’avoir un bug en face de soit qu’on ne comprend pas 😅
Tu as commencé en tant que business developer, quels sont les apports de ce métier sur ton poste de PM ?
Edouard
Il y a encore quelques années, c’était un titre qu’on retrouvait pas mal pour les stages en startup pour des postes qui n’avait pas forcément beaucoup de lien avec le côté sales qu’on retrouve plus aujourd’hui, et ça m’allait bien, car j’aimais la dimension couteau suisse proposée alors.
J’ai fait ça chez Jumia au Cameroun, le côté pratique, aller sur le terrain pour comprendre les difficultés qu’on avait à acheminer des colis, a été la première fois où je me suis retrouvé dans une démarche user centric.
Chez Numa, en sortie d’études, c’était une nouvelle fois un bon poste touche à tout. J’ai eu la chance d’avoir un très bon manager, Business Developper Director, avec une vraie approche centrée utilisateur là aussi. Sur le poste de business developper, la force que je retrouve aujourd’hui dans mon poste de PM c’est cette obstination à avoir un bon sens business.
La chance que j’ai eu sur ces deux postes a été de me retrouver dans des organisations centrées utilisateur.
Comment s’est passée ta transition du business vers un poste de PM ?
Edouard
Chez Numa, de stagiaire couteau-suisse humain à employé avec un poste précis. C’est le genre d’organisation qui sait accompagner les collaborateurs dans leur carrière (c’est aujourd’hui un pan entier de leur proposition de valeur — ce qui fait sens) donc plutôt naturellement et par opportunité.
C’était aussi un nouveau poste dans l’organisation et le titre de PM n’était pas celui que j’avais en premier lieu.
Tu as travaillé en tant que formateur chez Numa et tu es enseignant à temps partiel pour la Sorbonne, quelle importance attaches-tu à la formation dans ton parcours ?
Edouard
Je suis curieux, j’aime apprendre et j’aime transmettre. Ce qui me plaît beaucoup dans la dynamique de transmission, c’est qu’elle impose une prise de recul et une mise à plat de ces savoirs.
C’est très bénéfique pour sa propre montée en compétences, c’est un super crash-test que d’avoir des personnes en face qui peuvent poser toutes les questions possibles et imaginables, ça force à se documenter, à apprendre avant, pendant et après un temps de formation.
Qu’es-tu allé chercher dans le monde du conseil chez Wivoo ?
Edouard
Sans trop de détour, de l’XP. Mon regard dessus reste assez inchangé sur l’industrie du conseil au global, je n’ai pas le sentiment qu’il y ait eu des changements radicaux des rôles de consultant dans les entreprises.
Une fois de plus, la chance était d’être dans un cabinet de conseil “différent” avec des missions longues chez des clients.
En gros, j’ai pu avoir la force de frappe d’une équipe de Sales pour me décrocher des postes de PM dans des boites dans lesquelles je ne serais pas allé spontanément.
Je suis loin de cet univers de grosse entreprise et je n’avais pas forcément envie d’y évoluer longtemps. J’ai vu des business différents, des organisations différentes, rencontrés beaucoup de monde, beaucoup d’autres PM ; en somme, j’ai appris avec en prime un poste que je n’ai pas du tout aimé, mais dans lequel je n’avais pas un investissement émotionnel fort, ce qui m’a permis de savoir ce que je ne voulais pas/plus.
Tu as travaillé à la fois en tant que consultant puis chez le client en interne, quelles différences as-tu remarquées dans les 2 postes ?
Edouard
C’est très personnel, mais l’implication ! Croire en une mission, faire partie de l’équipe….
Ce qui me vient en tête, c’est Inspired de Marty Cagan et un des éléments qui revient souvent est celui de recruter des missionnaires plutôt que des mercenaires et je pense que c’est une des différences fondamentales entre l’univers du conseil et celui d’être en interne.
À noter en plus que les missions chez les clients font souvent face à des organisations peu matures au niveau product ou en restructuration, lourde, peu agile (je parle de vécu, pas de data) mais by design, c’est un peu ce que vient faire une agence de conseil dans le product management et sur le long terme, je ne suis pas adapté à ce mode de fonctionnement.
Aujourd’hui, chez Choose, je me sens très épanoui, je travaille avec des gens passionnés, avec une culture du feedback forte où l’amélioration continue est valorisée. Dans l’équipe, on rencontre d’autres PM, on lit beaucoup et on échange sur nos lectures ; avec un peu de recul, j’apprends plus dans cet environnement, surtout en étant dans cette démarche d’ouverture sur l’extérieur.
À propos de Peerz, comment s’est déroulé ton échange ?
Edouard
C’était durant le premier confinement, j’étais loin de chez moi, chez mes parents, j’avais besoin de parler à des personnes surtout, je crois 😅
C’était au début de ma prise de poste et je ne connaissais pas vraiment mes collègues et je me posais plein de questions, notamment sur le conseil donc je ne me voyais pas partager ça avec eux si tôt (3 semaines).
C’était très intéressant et sans avoir besoin de régler un problème en particulier, ça m’a ouvert à de nouvelles réflexions et ça m’a donné envie de continuer ; je pense que ça répond bien à un des traits de caractère du PM qui est d’être curieux.
Mon conseil sur les échanges entre pairs serait de ne pas attendre d’avoir un problème pour échanger avec quelqu’un ; évidemment, faites-le quand vous avez un besoin particulier, mais n’hésitez pas non plus à être celui qui vient apporter des solutions. Dans les deux cas, vous apprendrez quelque chose.
Pourquoi fait-on plus de peer learning dans le produit que dans d’autres métiers ?
Edouard
Depuis peu, on m’a parlé de growth mindset ; je trouve le concept d’autant plus intéressant qu’il fait écho à la culture product d’amélioration continue et de résilience. Dans ce cadre, le peer learning est un élément actionnable très rapidement pour s’aligner sur cette dynamique.
J’aime beaucoup la posture réflexive qu’apporte le peer learning, elle répond aussi à mon goût pour la transmission.
Comment penses-tu que l’IA va révolutionner les métiers du produit ?
Edouard
À date, ça me permet de défricher certains sujets et ça me permet d’apporter plus de rigueur dans mon travail à des endroits où je n’avais pas toujours le temps (ou l’envie) ; rédiger des specs par exemple. Donc là, on est plus dans le cadre de l’assistance avec une IA conversationnelle, j’ai hâte de voir les évolutions notamment sur les procédés de créativité.
J’attends beaucoup de l’IA aussi sur l’analyse des comportements utilisateurs sur le marché et in-app, on est dans un métier où la donnée utilisateur est valorisée, mais je pense qu’on est encore loin d’avoir optimisé notre approche.
À date, j’ai eu des réponses à des recherches “simples” (et c’est déjà énorme), j’ai aussi envie de creuser davantage pour explorer des éléments de créativité, de développement de solutions techniques.
Merci Edouard !
On est ravis de te compter parmi les membres de Peerz.pm ❤️
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